On savait que la loi dite de moralisation de la vie politique est une passoire qui ne s'attaque pas aux vrais problèmes, mais quand même l'un des objectif clé de cette loi est rendu caduc quelques semaines après, c'est à devenir dingue…
L'Elysée expliquait, au moment du vote, que les insuffisances de la loi n'avaient aucune importance, car plus aucun élu ne prendrait le risque de signer un contrat de travail « familial », par crainte de scandale. Vérification faite, c’est une réussite comp1ète…
Par exemple, le 8 novembre, deux mois à peine après la promulgation de la nouvelle loi, le site StreetPress révélait que deux députés LRM — Christophe Arend (Moselle) et Bertrand Sorre (Manche) — avaient embauché les enfants de deux autres élus macronistes du Palais-Bourbon. Le duo Arend-Sorre a fait bonne pêche : le premier a pris à son service Charlie Trisse, fille de Nicole Trisse, députée du même département, et le second a décidé de salarier Maryll Vignal, fille du député de l'Hérault Patrick Vignal, « Tout est légal ! » se sont défendus les intéressés. C'est exact, mais cela n'évite pas quelques interrogations sur la portée réelle du « choc de confiance » annoncé par Macron…
Dans les dossiers du Canard enchaîné « l'année Canard 2017 ».