Cash Investigation enquête sur les logements sociaux.
Mes notes :
- Pots de vin (3-4 k€), falsification de documents (fiches de paie, feuille d'imposition, etc.) et recours à des rabatteurs afin d'obtenir un logement social parmi 1,3 millions de demandeurs, 3 à 8 ans d'attente. Ces faits ont été reconnus par la société HLM en question ;
- Location de logements sociaux au loyer plus élevé dans une ville dans laquelle 45 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté et où seulement 1 % des demandeurs de logements sociaux sont en capacité d'en payer le loyer. Objectifs : mixité sociale, attirer les classes moyennes des villes alentours. Du coup, difficulté à trouver des locataires donc logements vides. Impuissance de la mairie. Équilibre difficile entre mixité, accès au logement, rentabilité ;
- Sur-facturation des charges durant des années voire des décennies. Il faut dire que la réglementation est une plaie : tonte de la pelouse, arrosage des plantes et entretien de l'ascenseur = charges récupérables auprès des locataires ; élagage des arbres ou remplacement des portes d'un ascenseur = charges irrécupérables. Néanmoins, la société est clairement en tort sur certains points : non, on ne récupère pas les charges pour l'entretien d'un espace vert inexistant ou pour un personnel inexistant, non, on ne récupère pas une partie de la rémunération des cadres su siège, etc. Faits reconnus par la société en question. Seulement 10 % des locataires qui ont trop payé ont été indemnisés, les autres ayant décidé de ne pas se joindre à l'action collective ;
- Une autre société HLM a comme stratégie de se développer (la société compte plus de cadres spécialisés dans le développement que dans le logement social), de jouer à la spéculation foncière (achat d'un grand domaine inconstructible, achat d'un ancien site industriel classé, etc.), de se mettre à l'hôtellerie de luxe (ce que la loi interdit pour les sociétés de l'habitat social) plutôt que d'entretenir ses logements sociaux (mousse extérieur, humidité intérieure, balcons qui menacent de s'effondrer, etc.). Cette stratégie ne fait pas l'unanimité entre les cadres de la société, qui, après l'enquête de Cash, a reconnu l'absence d'entretien durant une décennie sur un immeuble précis (elle va d'ailleurs réaliser les travaux sans augmentation de loyer… sauf pour les futurs locataires). Je note que les exemples de Cash sont loin d'être tous percutants (exploiter un hôtel en attendant sa démolition pour construction de logements sociaux, ouais, boarf, ça ne me semble pas être scandaleux au possible).