« Une immense fierté », a tranché Macron, solennel, à Paris. « Il faut sou- ligner la qualité et la sérénité qui ont prévalu », a renchéri Philippe, à Nouméa. « Un scrutin dans les meilleures conditions de sérénité et de sincérité », selon la commission de contrôle. Le référendum en Nouvelle-Calédonie, organisé dimanche dans les règles de l’art — question et liste électorale validées par toutes les parties, observateurs de l’ONU sur place, incidents sporadiques —, quel triomphe !
Les voilà bien avancés, les Caldoches et les Kanaks. Tout le monde a gagné ou personne, au choix : les (autoproclamés) loyalistes, qui arrivent en tête, mais aussi les indépendantistes, premiers surpris d’un scrutin si serré et qui n’ont jamais été autant en position de force, et l’Etat, qui conserve pour l’instant son Caillou si stratégique.
« Ce référendum n’a rien résolu », a constaté l’inusable autonomiste Pierre Frogier. « On nous disait que les jeunes Kanaks contestaient leurs aînés, c’est le contraire », a analysé Roch Wamytan, du camp adverse (Calédonie Première, 5/11).
Une « immense fierté » très partagée !
Et un futur bourbier, un. :)
Dans le Canard enchaîné du 7 novembre 2018.