Un tour mondial des colères populaires 2019. Point commun : un déclencheur anodin (une taxe, une candidature présidentielle, etc.) pour un mal plus profond (ralentissement économique, corruption, démocratie verrouillée, etc.). J'avais pas capté que y'a eu autant eu de mouvements sociaux en 2019. C'est là que tu réalises que y'a pas que les Gilets jaunes qui ont gueulé prétendument pour rien (pouvoir d'achat, taxe, etc.). Goutte dans vase plein, tout ça.
À première vue, les racines de ces tensions sociopolitiques diffèrent, tantôt déclenchées par l’augmentation du prix de produits ou de services de première nécessité (l’essence en France, en Équateur et en Iran, le pain au Soudan, le ticket de métro au Chili ou les appels téléphoniques en ligne au Liban), par des dirigeants jugés corrompus (Albanie, Serbie, Haïti, Monténégro, République tchèque, Égypte ou Honduras) ou par des revendications démocratiques (Algérie, Venezuela, Hong Kong, Kazakhstan, Russie, Guinée, Catalogne, Bolivie ou Éthiopie).
Mais beaucoup de ces mouvements contestataires ont en commun d’être nés de décisions gouvernementales apparemment anodines, qui se sont avérées être la goutte d’eau qui a fait déborder des sociétés de plus en plus inégalitaires, avec le sentiment partagé par de nombreux citoyens d’une perte de contrôle démocratique. Une sorte de paroxysme de la crise profonde que traverse le néolibéralisme.
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Dans plus d’un pays sur trois, les soulèvements ont eu des répercussions politiques très concrètes : ils ont conduit au départ du chef d’État ou de gouvernement (les présidents Omar el-Béchir au Soudan, Abdelaziz Bouteflika en Algérie, Evo Morales en Bolivie, le premier ministre Saad Hariri au Liban), à un remaniement ministériel (en Irak, en Guinée, au Chili) ou encore à l’abandon des réformes qui firent éclore les mobilisations (en France, à Hong Kong, en Indonésie, en Équateur, en Albanie, au Honduras).
Sans que ces renoncements, ni les répressions souvent sévères des autorités (au moins 320 morts en Irak, 240 au Soudan, 107 au Venezuela, 67 en Éthiopie, 51 en Haïti, 32 en Bolivie, 31 au Honduras, 24 au Chili... pour ne citer que ces pays), ne poussent les manifestants à déserter les rues : dans la majorité des cas, de nouvelles revendications se sont ajoutées aux exigences originelles.