Quatre syndicalistes de l’inspection du travail de Seine-et-Marne viennent de se voir menacés par leur direction de sanctions disciplinaires. Manquements aux règles du droit du travail ? Pas vraiment. Ces représentants ont eu le toupet de protester — en des termes jugés excessifs — contre une étrange initiative de leur hiérarchie.
Le 13 février, celle-ci organisait une journée de « convivialité » et de travail dans les locaux d’une grande entreprise privée de Melun : au musée aéronautique et spatial Safran, propriété du groupe de défense éponyme, numéro 1 mondial de la fabrication de moteurs pour avions civils. Le musée, fermé, était mis à la disposition de l’administration.
D’où les questions intempestives des syndicalistes, du type : « A l’avenir, pourra-t-on contrôler librement une entreprise qui nous rend de tels services ? » ou « Et la neutralité de la fonction publique ? On en parle ? », etc.
Les organisateurs ont très mal pris ces insolences, et le ton est monté, les perturbateurs se faisant même traiter de « bande de cons », Aujourd’hui, ce sont eux qui risquent des bricoles, pas leur direction, trop polie pour refuser les petits cadeaux de l’un des plus gros employeurs de la région.
Ha, ouais, quand même… On en est là quoi… L'inspection du taff qui fait amie-amie avec une société qui emploie beaucoup de monde dans une zone géographique… Bon sang…
Dans le Canard enchaîné du 25 avril 2018.