Bien sûr que non, la Russie n’a pas empoisonné son ex-espion à Londres ! Pour une raison simple, a expliqué Poutine la Main froide devant le tollé occidental : si tel était le cas, si « un gaz chimique militaire » avait empoisonné l’espion et sa fille, « les gens seraient morts sur le coup », au lieu de simplement tomber dans le coma. C’est beau, l’efficacité russe…
Un peu comme l’élection présidentielle, qui a vu Poutine, aux manettes depuis dix-huit ans, être réélu dimanche avec 76,66 % des voix.
Au cas où la propagande n’aurait pas suffi, de joyeux bourrages d’umes ont émaillé le scrutin. Et pas à la sauvette, comme en France, façon bulletins de vote planqués dans les chaussettes.
Chez Poutine, c’est tranquille : les vidéos balancées par l’opposant Alexeï Navalny et l’ONG Golos montrent des petites mains fourrer des paquets entiers de bulletins dans les urnes, sans se fatiguer à se planquer.
Le pouvoir n’allait quand même pas laisser agir le poison de la démocratie…
Dans le Canard enchaîné du 21 mars 2018.