Ces écoutes téléphoniques ont été effectuées par la Brigade nationale de lutte contre la criminalité organisée, en Corse, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour « extorsion en bande organisée, association de malfaiteurs, recel, blanchiment, abus de biens sociaux, recel d’abus de biens sociaux ». Les retranscriptions dont nous disposons sont celles d’écoutes réalisées en novembre et décembre 2014. Et la personne écoutée est Jean-Pierre Bernès, lors de ses échanges avec une autre personne que les procès-verbaux établis par la police dénomment « P » ou « Philippe ». Dans un procès-verbal en date du 12 décembre 2014, il est indiqué que la police a adressé une réquisition à l’opérateur téléphonique SFR pour connaître l’identité de ce « P » et qu’il s’agit de Philippe Amram, l’un des avocats de Jean-Pierre Bernès.
Je croyais qu'il y avait des professions protégées des écoutes, notamment les conversations entre un avocat et son client (ici, dans le cadre d'une réflexion dans laquelle le client Bernès se renseigne sur ses possibilités de recours dans le cadre d'une procédure judiciaire). C'est même ce qu'on nous a vendu en 2015 dans le cadre de la loi Renseignement : soyez sans crainte, des professions privilégiées seront épargnées par les boîtes noires. Un mensonge supplémentaire ?
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Et, comme à son habitude, Bernard Tapie a fait front, assurant qu’en 1998, il avait certes dédicacé un livre à Pierre Estoup, mais sans le connaître ni l’avoir rencontré, et qu’il ne se souvenait donc plus de son nom quand, en 2007, neuf ans plus tard, son avocat, Me Lantourne, avait suggéré qu’il soit l’un des trois arbitres. « Neuf ans plus tard, je ne me rappelle pas plus de son nom que je me souviendrai du vôtre dans trois semaines », a ironisé Bernard Tapie à l’adresse de la présidente du tribunal, avant d’ajouter que dans le passé, il avait aussi dédicacé des livres à l’ex-juge d’instruction Eva Joly. « Si je suis votre raisonnement, elle m’a donné six non-lieux à cause de la dédicace ? » s’est moqué Bernard Tapie.
C'est pour ça que cette pièce a toujours été fragile à mes yeux. Je préfère porter mon attention sur les relations de travail entre Estoup et les avocats de Tapie. ÉDIT DU 23/03/2019 À 21H20 : sans compter que, si Estoup a travaillé pour le compte de Tapie, Bredin, autre arbitre dans cette affaire, a travaillé pour le Crédit Lyonnais. La vente d'Adidas en 1993 a été signée dans son bureau. Source : le Canard enchaîné du 13/03/2019. FIN DE L'ÉDIT.