La brusque fermeture de 18 comptes du Front national dans trois banques différentes, qualifiée par Marine Le Pen de « fatwa bancaire », ne traduit pas « un dysfonctionnement des banques (…) et ne laisse pas supposer de discriminations ». C’est ce qu’affirme la Banque de France dans un long communiqué (4 pages) publié le 28 novembre. Mais, alors, pourquoi cette vague de clôtures ? La Banque de France est « incapable » de l’expliquer, a assuré la présidente du FN sur RMC (28/11).
« Incapable » ? Marine Le Pen n’a sans doute pas pris la peine de lire avec l’attention qu’elle mérite la prose de la BdF. Sur le ton hypocfite propre aux banquiers, la Banque de France consacre une demi—page à une hypothèse, et une seule : une fermeture « liée (…) à la lutte anti-blanchiment ». Dans ce cas, explique la BdF, les banques sont « soumises à des obligations très strictes de confidentialité ». Même le client n’est pas informé du motif de la fermeture. Mais la Banque de France n’a « pas pris l’attache avec Tracfin, service compétent dans le domaine de la lutte contre le blanchiment ».
Dans le genre coup de pied de l’âne, c’est bien donné.
Mouiiiiii… La BdF évoque « la conformité aux dispositifs mis en place par les établissements pour gérer leur approche par les risques » dont le blanchiment fait partie. Mais il y a aussi les défaites électorales récentes qui peuvent laisser douter de la solvabilité du FN ou bien les prêts russes qui peuvent sentir le souffre… À suivre.
Dans le Canard enchaîné du 29 novembre 2017.