Pour un succès, c’est un succès : après quinze ans de lutte prétendument sans merci pour les éradiquer, les niches fiscales ne se sont jamais aussi bien portées. En 2003, date du lancement par le ministre des finances Francis Mer du premier plan de lutte anti-niches, elles privaient l’Etat de 35 milliards de recettes. En 2018, leur nombre - 457 - explosera, et elles coûteront 6,8 milliards de plus que l’ année précédente, pour atteindre 99,8 milliards, selon les prévisions de Bercy ! Lesquelles sont chaque année dépassées…
Ainsi, l’année prochaine, le montant total des niches fiscales sera supérieur à la somme de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur les sociétés (99 milliards, au total) que va collecter l’Etat.
Encore un petit effort, et il n’y aura bientôt plus d’impôt du tout. Juste une grande niche. Le rêve.
Huhu… Les centaines de dérogations au régime fiscal général coûtent (par manque à gagner) aussi chères que ce que rapportent l'IRPP et l'IS. :O T'ajoutes les niches sociales (dérogations pour réduire les cotisations sociales), le service de la dette et la fraude fiscale et tu comprends mieux comment on arrive à t'expliquer qu'il est impossible de créer / maintenir un état providence : à cause de politiques électoralistes (ceux et celles qui veulent remporter une élection promettent d'alléger les impôts pour tel ou tel groupe social : restaurateur⋅rice⋅s, propriétaires, détenteur⋅rice⋅s d'assurance-vie bien garnies, etc.), par renoncement et par le mensonge.
Dans le Canard enchaîné du 11 octobre 2017.