Quelques personnes (collègues, camarades associatifs, recruteurs) m'ont dit que je suis compétent dans le domaine qui est le mien, l'administration de systèmes et de réseaux informatiques. Ça me met toujours mal à l'aise.
C'est mignon, ça flatte l'égo, mais c'est faux.
Je ne vais pas te faire le coup du relativisme qui consiste à dire qu'il y a toujours meilleur et pire que soi, gnagnagna : c'est du bullshit.
Non, je veux mettre en exergue une chose souvent oubliée.
Cela fait 15 ans que je fais joujou avec GNU/Linux et 7 ans que j'étudie et que je fais joujou avec des réseaux informatiques un peu sérieux. C'est normal que j'arrive à comprendre deux-trois trucs.
Ce qui compte, ce n'est pas un niveau de compétences dans l'absolu, c'est le ratio compétences / temps passé à les acquérir (je considère comme acquis l'intéressement, sans quoi il me paraît impossible d'avancer).
Sur ce critère-là, je suis très clairement en bas du classement : j'ai passé beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps à acquérir, au final, très peu de compétences. Je suis lent, un cerveau lent (ce jeu de mots est cadeau).
Surtout, j'ai sacrifié beaucoup de choses pour acquérir ce peu de compétences, y compris des amitiés et des amours potentiels. J'ai développé peu de relations sociales. J'ai expérimenté peu de choses. En dehors de ce domaine, je ne sais pas (faire) grand-chose. Il y a qu'à voir comment je galère sévère à me préparer à manger, à bricoler, à comprendre la nature, à prendre soin de moi (absence de sport, de loisirs, etc.), etc. Ce n'est pas difficile d'être compétent dans un domaine quand on a sacrifié tout le reste.
Ce qui m'impressionne, c'est les gens qui ont un bon ratio compétences / temps passé à les acquérir ou qui ont développé des compétences moyennes dans plein de domaines. C'est ça, être balèze.