On n’arrête plus le progrès social : la majorité des retraités français vont être obligés de casquer afin de se prémunir contre un risque qui ne les menace plus, le chômage. Une mesure décidée au nom de la « solidarité nationale » et qui touchait déjà les fonctionnaires.
Heu, c'est le principe de base de la mutualisation… Tu payes jusqu'à la fin de ta vie l'école, même quand t'as pas/plus d'enfants en âge d'être scolarisé. Pire, l'ouvrier⋅e finance les universités alors que sa progéniture à une probabilité très faible d'y aller pour un bac +5. Idem pour l'autorité, la Justice et les prisons. Tu payes jusqu'à la fin de ta vie les infrastuctures de transport, même si tu fais 3 pas en dehors de chez toi (par choix ou par handicap). Tu payes jusqu'à la fin de ta vie un système de santé que tu n'utiliseras peut-être pas. Remettre en cause sans cesse la solidarité est un non sens, les questions pertinentes me semblent être celles de la collecte (avec une harmonisation des cas compliquées ?) et la redistribution (qui ne protège pas tout le monde comme elle le devrait).
Même lorsqu’il cumule sa retraite avec un emploi et perd ce dernier, le retraité n’a jamais droit à une allocation de chômage. A compter de 2018, les cotisations réglées par les seuls salariés — chômage (2.4 % du salaire) et maladie (0.75 %) — vont progressivement être supprimées et remplacées dès le 1er janvier, par une hausse de 1,7 % de la CSG… pour toutes les catégories de revenus. Y compris les retraités, donc, du moins ceux dont la pension est supérieure à 1 200 euros (le minimum vieillesse pour un couple), Le manque à gagner équivaut à la suppression de presque une semaine de pension par an : 265 euros pour une personne touchant une retraite nette moyenne (1 300 euros par mois). Ces mêmes retraités avaient déjà été matraqués, en 2014, par Hollande.
L’accord sur l’assurance-chômage signé le 22 mars de cette année prévoit que les plus de 65 ans — salariés ou retraités reprenant un emploi salarié — doivent acquitter une cotisation chômage de 2,4 %. Coût de cette augmentation : 375 euros par an pour une pension moyenne. Cotisation à fonds perdus, là encore, le retraité étant certain de ne jamais en retirer le moindre avantage.
Conscient de la légalité douteuse de cette assurance n’assurant rien du tout, le gouvernement l’a baptisée « contribution spécifique de solidarité ».
Des fois qu’un ingrat retraité, surprotégé contre le chômage, saisisse le Conseil constitutionnel ?
Dans le Canard enchaîné du 30 août 2017.