Elle commence mal, la COP23, qui se tient cette semaine à Bonn. En juin, Trump a annoncé qu’il se retirait de l’accord de Paris, qui prévoit de tout faire pour limiter à 2 °C le réchauffement climatique : les 195 pays signataires continuent de négocier, de discuter, de s’organiser, mais comment se lancer dans une action collective sérieuse en l’absence du deuxième plus gros pays émetteur de C02 (après la Chine) ?
Autre tuile : la parution, la semaine dernière, d’un rapport du PNUE (l’ONU « environnement ») affreusement désespérant.
On le sait, lors de la COP21, les Etats se sont engagés sur des objectifs de réduction de leurs émissions. Or, a calculé l’organisme onusien, même s’ils respectaient ces engagements (lesquels sont volontaires et non contraignants…), cela ne couvrirait qu’un tiers des réductions indispensables pour ne pas dépasser les 2 °C !
Un tel écart est « catastrophique », dit le rapporteur en chef. Si les pays ne décident pas d’en faire plus, beaucoup plus, alors c’est cuit : le thermomètre grimpera de 3 à 3,2 °C d’ici à la fin du siècle. Et, là, ça cognera dur : rien que pour la France, des pics de chaleur de 50 °C.
Alors, adieu les 2 °C ? Non, mais il faudrait mettre le paquet. Sortir du charbon — en fermant, par exemple, les 6 683 centrales à charbon existantes — ; laisser sous terre la moitié du gaz et le tiers du pétrole qui s’y trouve ; rénover les bâtiments ; développer les énergies solaire et éolienne ; arrêter de déforester… Bref, y a qu’à.
Ah, une bonne nouvelle, quand même : 13 agences fédérales américaines, dont la Nasa, viennent de publier, au grand dam des climatosceptiques, un rapport établissant sans ambiguïté que c’est bien l’homme qui est responsable du réchauffement climatique. Et Donald Trump, qui aurait pu le bloquer, l’a bien laissé passer.
Il a dû prendre ça pour une « fake news »…
Dans le Canard enchaîné du 8 novembre 2017.