Ça date, mais j'aime beaucoup la mise en exergue des méthodes habituelles pour étouffer un débat public tout en prétendant le faire vivre :
- Autorité ""indépendante"" chargée de chapeauter les débats publics qui n'assure pas son rôle ;
- « scénographier le débat, c’est poser les rapports de force, délimiter les zones de pouvoir. L’espace est découpé en rectangle, avec un bloc de chaises face à un mur de chiffres et d’experts. Pas de table ronde. » ;
- « introduire un débat c’est déjà le cadrer et l’orienter, or laisser cette tâche au promoteur c’est lui laisser l’initiative. C’était à l’arbitre autoproclamé de cette opération d’en faire lui-même la synthèse introductive. En se défaussant, la commission n’a pas été neutre mais passive. » ;
- « laisser croire que la « parole » est partagée, et surtout que le public pourra ainsi se faire entendre, tout en ne lui laissant que le choix de lever la main pour avoir la parole 3 minutes » ;
- Seul le promoteur est habilité à mettre à disposition des documents informatifs au public. Sinon, faut y aller aux forceps. Et les documents produits par d'autres instances étatiques (comme l'Autorité environnemental) ne sont pas non plus mis à disposition. « orienter ou censurer les avis du public qui pourraient « polluer » la bonne parole du promoteur, retarder au dernier jour du débat la publication argumentée de contributions alternatives ou contestataires, c’est donc ça « l’égalité de traitement ». » ;
- Des expert-e-s pour lesquel-le-s on peut supposer des conflits d'intérêts ;
- « noyer le débat dans une expertise technique, même faiblement tendancieuse, qui diluera encore plus la parole du public et l’incitera à rester spectateur. Surtout, l’expertise met l’accent sur le comment du projet et repousse d’autant la question du pourquoi (faut-il le construire ?). Alors que « l’opportunité du projet » est la première question fondamentale à laquelle doit répondre une CPDP. » ;
- « établir des formes et des règles d’expression pour feindre d’en assurer la sérénité, de sorte que le public qui ne les respecte pas se disqualifie, ceci permettant ensuite de pouvoir dissocier les « bons » des « mauvais participants ». » ;
- Ateliers participatifs top tendance pour donner l'impression aux braves gent-e-s qu'il-elle-s participent à la prise de décision ;
- Multiples réunions répétitives et verrouillés histoire d'épuiser tout le monde, y compris les opposant-e-s (ben oui, l'énergie perdue à produire un argumentaire pour le débat, à s'assurer de l'ouverture du débat, etc., c'est toujours de l'énergie qui ne sera pas employée à d'autres activités militantes ;) ).
Bref, comment laver plus blanc que blanc le débat public et rendre acceptable le projet mis en ""discussion"".