Un documentaire diffusé sur France 2 début 2015 qui fait le tour des connaissances actuelles sur l'homosexualité : il y a des explications biologiques, génétiques, sociales et un choix des individus.
J'ai lu des textes exposant que ce documentaire est retrograde et je les trouve de mauvaise foi (le documentaire laisse plus de place au choix conscient des individus que ce que l'auteur écrit, même si c'est insuffisant, j'en conviens ; j'ai une autre interprétation du « homo ou hétéro, pas le choix ! » final qui est « pas le choix p'tit réact, faudra faire avec » ; vieux poncifs éculés ? comme invoquer la guérison de l'homosexualité ; le film expose justement que l'homosexualité humaine n'a rien à voir avec celles des espèces animales citées dans le texte et qu'il faut être prudent, etc.) et obscurantistes (si l'on arrête d'essayer de comprendre tout ce qui nous entoure, y compris le plaisir sexuel, l'orientation sexuelle, le genre, etc., y compris et surtout les choses que la société juge "normales", comme l'hétérosexualité, on va droit dans le mur).
J'en recommande vivement le visionnage. Comme il est quasiment impossible à trouver, j'en mets une copie à disposition. Oui, il manque le début.
- L'homosexualité humaine était considérée comme une maladie psychiatrique jusque dans les années 70-90 (73 aux USA, 92 par l'OMS). La psychiatrie la considère toujours comme une perversion (liée à une mère trop présente, à un père trop effacé, etc.)… ;
- Les psychologues s'accordent sur le fait que la sexualité n'a pas pour but principal la reproduction, mais plutôt le plaisir sensoriel et l'attachement personnel sentimental. Le sexe du partenaire n'intervient en rien dans ces critères de sélection… qui demeure donc un choix ;
- En Nouvelle-Guinée et en Mélanésie, comme dans d'autres peuples non occidentaux, il existe une phase "rituelle" d'homosexualité temporaires mêlées à des pratiques hétérosexuelles. On retrouvait cela chez les Grecs où les tuteurs, en couple avec une femme, initiaient leurs protégés ;
- L'homosexualité est présente à l'état de nature dans d'autres espèces animales : cygnes, oies, mouettes, girafes, etc. On dénombre *450 espèces au moins. Néanmoins, on observe des comportements différents : les bonobos la pratiquent principalement pour entretenir des alliances, les animaux domestiqués sélectionnés par les humains la pratiquent pour exprimer leur hypersexualité (nécessaire à la productivité recherchée par les humains), des couples homosexuels couvent et élèvent des enfants, 10 % des moutons mâles des montagnes rocheuses américaines ont une préférence exclusive pour un autre mâle, etc. Mais, il semblerait que la majorité des espèces animales n'a pas une orientation homosexuelle pure, mais plutôt une orientation sexuelle par phases ou bisexuelle. C'est aussi le cas chez les humains où uniquement environ 2 % des femmes et 5 % des hommes ont une orientation homosexuelle pure. Pour ma part, j'ai un peu de mal avec les comparaisons animalières : la nature peut être violente alors que nous cherchons à la bannir de nos sociétés, des femelles mangent leur partenaire sexuel après l'acte reproductif alors que c'est très rare chez les humains, etc. Bref, la société influe beaucoup ;
- Chez les moutons des montagnes rocheuses américaines, les gerboises, les rats et les humains, on constate des différences cérébrales. Une zone de l'hypothalamus est moins développée chez les moutons mâles homosexuels (elle est similaire à celle des femelles). Chez les humains, on constate une horloge équipée de plus de neurones chez les hommes homosexuels, une variation de la taille des deux hémisphères de notre cerveau (symétrie chez les mâles hétéros, asymétrie chez les femmes hétéros, asymétrie chez les mâles hétéros etc symétrie chez les femmes homos), et une perception différenciée des phéromones. Différenciation à la naissance (comme le taux d'hormone masculine lors de la grossesse qui détermine l'organe sexuel primaire) ou après ? La symétrie ou non des hémisphères cérébraux ne peut varier après la naissance, c'est tout ce que l'on sait pour l'instant ;
- La piste d'une variation de la quantité de testosterone émise durant la grossesse semble une piste crédible. D'une part, à Berlin, il y a eu plus d'hommes homosexuels qui sont nés entre 1942 et 1945, avec un pic en 1945 lorsque Berlin est bombardée, d'où on peut supposer une variation hormonale durant la grossesse liée au stress des bombardements. De même, les femmes exposées à plus de testostérone durant leur vie embryonnaire et celles qui s'affirment comme des lesbiennes masculines présentent une appétence pour les sports brutaux (rugby, football, boxe), les jouets "typiques des garçons" (objets mobiles comme train/voiture, ballon, armes) et les dessins "typiques de garçons" (dessins tridimensionnels avec des constructions genre maison et des objets mobiles). Effet de l'éducation ? Elles sont pourtant habillées et élevées en tant que filles. De plus, on observe la même différenciation entre les jouets préférés par les mâles et les femelles chez deux espèces de singes ;
- Il existe en partie une origine génétique à l'homosexualité chez les humains. Section XQ28 sur le chromosome X. De plus, si l'un des jumeaux est homosexuel, la probabilité que son frère le soit est de 50 %. Cette probabilité descend à 20 % chez les faux-jumeaux. Évidemment, l'environnement (intra-utérin ou après) modifient les gènes, mais très peu d'études existent à ce sujet ;
- Il y a très peu d'études sur l'impact de l'environnement alors qu'un divorce semble favoriser l'homosexualité masculine et la perte de la mère durant l'enfance semble favoriser l'homosexualité féminine ;
- On constate que les hommes et les femmes n'ont pas la même pratique de l'homosexualité : chez la femme, l'environnement prend une place plus importante et l'orientation sexuelle est plus changeante au cours de la vie que chez l'homme (un témoignage parmi d'autres). Notamment, on constate que les femmes qui se déclarent hétéros sont excitées par des films pornos masculins et féminin (je pense qu'il y a tout de même un biais de la curiosité dans cette expérience).