Pour faire plier l’Iran, Donald Trump veut le priver de dollars. L’idée est que, la monnaie iranienne ne valant rien, si Téhéran est sevré de billets verts, il n’aura plus accès au commerce mondial, où, comme dans la finance, tous les contrats importants sont libellés en dollars. Et, pour ça, Trump a une arme fort efficace en magasin : l’« extraterritorialité ». C’ est-à-dire le droit de condamner aux Etats-Unis une entreprise étrangère qui a un lien, même ténu, avec les USA : une filiale, ou le fait d’effectuer des opérations en dollars, ou d’avoir un serveur Internet sur le sol américain.
Parce qu’elle avait utilisé des dollars dans des opérations avec l’Iran, alors sous embargo, la BNP avait dû régler une amende de 8,9 milliards de dollars au Trésor US en 2015.
Voir « BNP, sommes-nous tous devenus américains ? - ITEANU Blog ».
Selon le « Wall Street Journal » (14/5), Washington vient ainsi des sanctionner diverses sociétés des Emirats accusées de « blanchir » des dollars en faveur des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite iranienne. Preuve, selon Trump, que l’argent récolté par le gouvernement iranien grâce à la levée progressive des sanctions servait à financer sa politique expansionniste en Irak, en Syrie, au Liban, au Yémen, etc.
Avec ça, bonne chance aux Européens s’ils veulent commercer avec l’lran — condition impérative posée par Téhéran pour maintenir l’accord de 2015.
Dans le Canard enchaîné du 16 mai 2018.