Après avoir vu Edouard Philippe dans le rôle du superflic anti-casseurs sur TF1, Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat, n’en revenait pas :
« Le volet préventif avec obligation de pointer au commissariat, le volet répressif pour punir comme un délit le fait de venir masqué à une manifestation, le régime de la réparation par le casseur lui-même… c’est incroyable, ils ont repris toutes mes propositions ! » a confié Retailleau à quelques collègues sénateurs.
« Toutes », c’est-à-dire l’essentiel des articles de sa proposition de loi anti-casseurs « votés le 23 octobre au Sénat, ajoute-t-il, alors qu’à l’époque les sénateurs Mareheurs n’avaient pas donné suite ! Je me souviens de Laurent Nuñez me disant : “C’est bien, mais on va faire un groupe de travail.” »
Un enterrement de première classe et finalement une résurrection à la faveur de la crise des gilets jaunes. Résurrection qui ravit encore et toujours Retailleau :
« Le nouveau monde s’épuise : ils sont allés chercher les heures sup défiscalisées chez Sarko, le retour à l’ordre chez moi, et c’est grâce à LR que les 10 milliards de mesures d’urgence débloqués ont pu être votés en un temps record avant le 31 décembre. »
Dommage pour eux que les sondés ne leur disent pas merci en faisant remonter leur cote dans les enquêtes d’opinion.
Dans le Canard enchaîné du 9 janvier 2019.