Le 11 janvier 2016, Axelle Lemaire a saisi l'Arcep d'une demande d'avis sur l'état de déploiement du protocole d'adressage IPv6. L'Autorité rend aujourd'hui public son rapport au Gouvernement.
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La gestion actuelle de la pénurie d'adresses IPv4 conduit à brider certaines applications ou certains usages, limitant le caractère pleinement ouvert d'internet et la liberté des utilisateurs. Pour autant, la migration vers IPv6 est une opération complexe, qui implique la mobilisation de l'ensemble des acteurs de la chaîne d'internet : fournisseurs d'accès à internet, hébergeurs, fournisseurs d'applications, fabricants de terminaux, etc.
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Derrière la question de la migration vers IPv6 se cache un enjeu de compétitivité. Les pays qui sauront accélérer vers IPv6 pourront développer une expertise et un savoir-faire qui contribueront à leur rayonnement international. L'enjeu est donc aussi l'attractivité de la France sur la scène numérique mondiale.
Comme l'y invitait la ministre, l'Arcep entend mettre en place un observatoire de la transition IPv6 en France (dans le cadre de l'action n° 4). Cet observatoire permettra, de manière récurrente, de dresser l'état des lieux des déploiements, de contribuer à la transparence sur les intentions des acteurs majeurs et d'identifier d'éventuelles sources de blocages. Une version bêta de cet observatoire sera mise à disposition du public fin 2016.
J'ai lu le rapport de l'ARCEP.
L'ARCEP a très bien identifié les enjeux non-techniques d'IPv6 et exprime très clairement une vision politique :
L'ARCEP a bien identifié les freins à l'adoption d'IPv6 :
Encore une fois, l'ARCEP se concentre assez peu sur l'utilisateur final : peut-il accéder à tous les services sur Internet aujourd'hui ? J'aimerais savoir si de tels indicateurs existent. Peut-il fournir des services et des applications comme le règlement européen sur la neutralité des réseaux le lui octroie ?
Y'a tout un aspect qualitatif que l'ARCEP n'a pas encore vu / pris en compte. Exemple flagrant : 70 % des réseaux de transit auxquels les FAI et FSI français ont recours sont compatibles IPv6. Ouiiii, sauf que la qualité de la prestation IPv6 en terme de latence, en terme d'accès à tout l'Internet v6 et parfois en terme de débit est parfois largement en dessous de la prestation IPv4. Prenez Cogent (interrogé par l'ARCEP pour produire ce rapport) : HE et Google sont inaccessibles en IPv6, voir http://shaarli.guiguishow.info/?aNpSPQ . Prenez Interoute : le taux de paquets perdus dépasse 50 % dans la plupart des cas, voir http://shaarli.guiguishow.info/?nNMTjQ .
Plusieurs points du plan d'action prêtent à sourire :