Laisser des postes vacants dans la magistrature, qui croule pourtant sous les dossiers, paraît être devenu une spécialité de la Chancellerie. La ministre de la Justice et sa puissante directrice adjointe de cabinet, Hélène Davo (en partance pour l’Elysée), sont apparemment incapables d’anticiper. Dernier exemple en date : le non-remplacement d’Eliane Houlette à la tête du fameux Parquet national financier. Son départ à la retraite, fin juin, était tout sauf une surprise. Mais aucun nom n’est sorti, et ce poste ultrasensible est simplement pourvu d’une intérimaire. Quant au célèbre juge Renaud Van Ruymbeke, lui aussi retraité fin juin, il n’est pas remplacé !
La faute à Belloubet, qui n’a désigné personne, alors que cette tâche lui revient, comme pour tous les postes « hors hiérarchie ». L’exemple vient d’en haut, puisque Macron, qui voulait absolument choisir lui-même le procureur de Paris, avait fait traîner le remplacement de François Molins.
En attendant, le pôle financier est au bord de l’asphyxie. Mais, heureusement, les vacances judiciaires sont là…
ÉDIT DU 27/07/2019 À 12 H 20 : Le Canard enchaîné du 17 juillet 2019 expose qu'un paquet de nominations sont en attente de la validation de Macron dans des institutions dépendantes du ministère de la culture : Villa Médicis, le Palais de Tokyo, le CNC (resté une semaine avec un chef par intérim), etc. Ce contexte permet de nuancer une volonté du gouvernement d'étouffer le PNF. FIN DE L'ÉDIT.
Dans le Canard enchaîné du 10 juillet 2019.