ÉDIT DU 13/05/2018 À 14H50 : ce shaarli a été lourdement amendé (prise en compte des aides publiques à la presse 2016, correction d'erreurs, actionnariat différent, plus ou moins de flicage, etc.). Les modifications effectuées sont consignées dans ce shaarli. C'est aussi pour cela qu'il y a du texte barré un peu partout avec la correction à côté. FIN DE L'ÉDIT.
ÉDIT DU 23/10/2019 À 21 H 40 : j'ai corrigé l'actionnariat de Marianne (CMI/Kretinsky détient 91 % depuis octobre 2018), j'ai ajouté la part chaque gros actionnaire du Monde et j'ai ajouté le droit d'agrément obtenu en octobre 2019 par les journalistes du Monde leur permettant de verrouiller un poil le capital du journal. FIN DE L'ÉDIT.
ÉDIT DU 08/04/2020 À 15 H 40 : j'ai ajouté les dernières aides financières (publiques et privées) connues pour Fakir, Marianne, Le Monde, Les Jours, Basta !, Politis et La Revue Dessinée. ÉDIT DU 08/04/2020 À 17 H 45 : vérification et éventuelle correction de l'indicateur de flicage pour Le Canard enchaîné, Fakir, Siné mensuel, Mediapart, Numerama, Next INpact, Les Jours, Basta ! et Arrêt sur images. ÉDIT DU 08/04/2020 À 18 H 50 : ajout du journal satirique en PACA Le Ravi. FIN DES ÉDITS du 08/04/2020.
Avant de renouveler mes abonnements à la presse, je me suis posé des questions sur les journaux que j'ai découverts récemment comme Les Jours, La Revue Dessinée, Basta !, etc. Sont-ils indépendants ? Que veut dire être indépendant, etc. J'ai donc décidé de regarder l'arrière-boutique des journaux auxquels j'étais abonné en plus de regarder celle des journaux auxquels je pensais m'abonner. Je partage ma démarche au cas où ça puisse inspirer quelqu'un⋅e. :)
Par presse indépendante, j'entends :
- Un journal qui tire l'écrasante majorité de ses revenus de la vente de son travail journalistique et/ou de produits d'édition, donc pas de pub (même déguisée, comme l'affiliation) ;
- Un journal qui limite les conflits d'intérêt au maximum donc qui ne fait pas partie d'un grand groupe (qui a tendance à ignorer la loi en toute impunité), qui se sépare autant que possible des pouvoirs forcément corrupteurs (industrie, politique, finance, religion, etc.), qui ne dépend pas des subventions de l'État ni d'un acteur privé en particulier, etc. ;
- Un journal dont la structure juridique limite grandement une gestion purement financière (voire spéculative via des jeux d'achat et revente) de celui-ci, car l'information n'est pas un bien/service comme un autre. Donc investissement de l'essentiel des profits dans le journal et ses journalistes, journal possédé par ses journalistes voire aussi par ses lecteur⋅rice⋅s, etc.
Critères
Pour tenter une évaluation objective, j'ai choisi les critères suivants :
-
Qui possède le journal ? Structure juridique, actionnariat, qui peut entrer dans le capital, est-il possible d’entrer subitement dans le capital, etc. Ce critère est souvent considéré comme étant sans importance.
- Or, on a bien vu le ménage opéré par Bolloré après son acquisition de Vivendi et donc de Canal+, comme la censure d'un reportage sur l'évasion fiscale permise par le Crédit Mutuel ou bien des têtes qui sont tombées suite à la diffusion d'un reportage sur le président togolais, pays dans lequel Bolloré à ses intérêts. De même, il ne se passe pas un mois sans que le Canard enchaîné n'expose les conséquences visibles de conflits d'intérêts. Dernier cas en date (20/12/2017) : une entrevue enjôleuse du PDG d'Atos alors en pleine OPA sur Gemalto, publiée par Le Parisien, propriété de Bernard Arnault… Ledit PDG d'Atos est aussi administrateur de Carrefour, dans lequel Arnault est actionnaire, et président des gens qui décideront de l'usage de la fortune d'Arnault, après son décès.
- Un journal possédé par les journalistes qui y travaillent et/ou par son lectorat m'apparaît donc plus sain qu'un journal possédé par des poids lourds de l'industrie qui se comporteront comme des gestionnaires et viseront la rentabilité alors que l'information n'est pas un bien ou un service comme les autres, au même titre que le savoir ;
-
Le journal est-il un diffuseur de publicité ? La question se sous-divise :
- D'un côté, il y a évidemment la question de la qualité journalistique et donc de savoir qui vend quoi à qui : est-ce que le journal vend de l'information aux citoyen⋅ne⋅s ou est-ce qu'il vend le temps de cerveau des citoyen⋅ne⋅s à des annonceurs et participe ainsi à la société de la surconsommation, auquel cas le contenu prétendu journalistique n’est qu’un appât ? Il y a également le même jeu d'influence qu'avec l'actionnariat : retirer des budgets pub pour sanctionner un journal pénible, ça s'est déjà vu. Évidemment, un journal sans publicité m'apparaît tout aussi sain qu'un journal possédé par ses journalistes et/ou ses lecteur⋅rice⋅s alors qu’un journal débordant de pub m’apparaît aussi malsain qu’un journal possédé par un gestionnaire ;
- D'un autre côté, avec les journaux numériques, il y a la question du flicage, c'est-à-dire savoir qui peut connaître ce que j'ai lu, quand, combien de temps, si j'y suis revenu et combien de fois, etc. Le flicage est nécessaire au fonctionnement de la publicité ciblée, mais l'absence de publicité ne garantit pas l'absence de flicage : téléchargement de polices de caractère ou de Javascript depuis Google, mesure d'audience, CDN, etc. Or, le flicage nuit au développement d'opinions (lire « Importance de la vie privée ») donc il rend la lecture de la presse sans intérêt, in fine. Pourtant, en matière de flicage et d'atteinte à la vie privée, la presse française fait très fort. Va comprendre ces personnes qui rendent leur propre travail socialement inutile… Alors, oui, on peut espérer bloquer ou filouter tout ça avec tout un tas d'extensions pour navigateur web, mais je n'aime pas devoir utiliser des outils de résistance qui tentent de nettoyer la merde après-coup, car c’est une inversion de la charge. Je préfère le travail bien fait dès le premier coup, dans sa conception même. De plus, ces outils fonctionnent avec des listes blanches (autoriser uniquement les choses suivantes) / noires (bloquer uniquement les choses suivantes) qui laissent passer des choses le temps que la communauté écrive les filtres, que tu mettes à jour tes filtres, etc. C'est un jeu du chat et de la souris qui ne garantit pas une protection contre le flicage. Enfin, ces outils sont inconnus voire inutilisables par le⋅a citoyen⋅ne lambda qui dispose pourtant tout autant de sa liberté d'information et d'opinion. Évidemment, un journal sans flicage m'apparaît plus sain qu'un journal dont XXXX partenaires / prestataires peuvent prendre connaissance de ce que j'ai lu ;
- S'il s'agit d'un journal en ligne, propose-t-il un flux RSS ? C’est un critère purement pratique, mais si un logiciel peut m'éviter d'avoir à faire le tour du site web des journaux que je suis, je prends. Un flux RSS complet (avec le contenu entier des articles) m'apparaît plus utile qu'un flux RSS tronqué, notamment car il permet des recherches depuis un agrégateur de flux RSS sur des mots-clé qui ne sont pas forcément dans le titre d'un article ;
- Le journal a-t-il reçu des aides financières de l'État et/ou de sociétés privées et/ou de fondations ? Régulièrement ou de manière éparse ? Tout comme l'actionnariat et la publicité, ce genre de liens permet la censure et l'auto-censure c'est-à-dire des journalistes qui se contentent inconsciemment de servir la soupe, car il⋅elle⋅s savent que leur rédac' chef refusera des papiers approfondis sur tel ou tel sujet et, comme il⋅elle⋅s sont payé⋅e⋅s, il⋅elle⋅s préfèrent se focaliser sur des sujets qu’il⋅elle⋅s pensent être approuvés par les supérieur⋅e⋅s, comme tout salarié⋅e qui a implicitement besoin de justifier son salaire ;
- J'ai attribué des points bonus aux journaux qui ont des manières originales de procéder (licence creative commons, format et/ou temporalité qui sort de l’habituel, prise en compte de la vie privée du lectorat, etc.).
- J’accorde le moins possible ma confiance à des chartes, à de la déontologie, etc., car tout ça est à géométrie variable, n’a pas de valeur légale et que des journalistes qui outrepassent la charte de leur rédaction voire la Charte de déontologie de Munich, ça s’est déjà vu (exemples dans les trois points ci-dessous).
Limites
Évidemment, ces critères sont très insuffisants… Ils ne prennent pas en compte :
-
Les journalistes dits politiques qui font ami⋅e⋅s-ami⋅e⋅s avec les pouvoirs quels qu'ils soient, voire qui font partie de cercles mêlant politicien⋅ne⋅s, industriel⋅le⋅s et journalistes, comme le groupe Bilderberg, dans l'optique, prétendent-il⋅elle⋅s, de dénicher des infos. Je me dis qu'on peut réduire leur influence néfaste en lisant des journaux sérieux qui ne passent pas leur temps à commenter la dernière petite phrase prononcée par un⋅e politicien⋅ne ni à savoir qui, selon les dernières rumeurs parisiennes, a poignardé qui dans tel parti politique ;
- Autre source de conflit d'intérêts : les ménages… La pluralité médiatique couplée à des journaux qui font autre chose que servir la soupe permet de prendre connaissance d'une partie de ces liens, mais c'est la pointe de l'iceberg, à mon avis… ;
- Le ministère de la Culture, qui ne publie plus l'intégralité des aides publiques à la presse, notamment l'aide postale. De même, d'autres aides publiques ou privées existent comme le fonds de soutien aux médias de proximité, le fonds d’aide au développement des services de presse en ligne, toutes deux en provenance du ministère de la Culture, l'effacement d'une dette d'un journal, les emplois aidés (le journal CQFD employait au moins une personne sous ce régime), les emplois tremplin, le CICE (Marianne en a bénéficié au moins en 2014), les fondations privées, les sociétés privées comme Google et son Fonds pour l'Innovation Numérique de la Presse ou la délégation de la chasse aux fake news par Facebook, etc. Tout cela est distribué et reçu dans une grande opacité… Même les journaux qui publient leurs comptes restent évasifs sur le montant qu'ils ont reçu, de qui, pour quel usage, quelle proportion de leurs revenus cela représente-t-il, etc. C’est plutôt affligeant ;
- Les publireportages, dont certains n'ont pas l'étiquettage légal et sont très bien dissimulés. De même, quid des produits culturels conseillés dans les journaux ? Véritable critique ou mise en lumière (secrètement rémunérée ou non, ce n'est même pas la question) d'un⋅e ami⋅e ou d'une personne que la caste journalistique à décider de mettre en avant ? Cela s'est déjà vu. Quid des bons plans ? Véritable bonne affaire pour le⋅a lecteur⋅rice ou versement d'une commission par le⋅a vendeur⋅euse au journal ? ;
- ÉDIT DU 10/04/2020 À 15 H 20 : D'autres trucs jouent comme la non-spécialisation forcée des journalistes qui explique leur inculture notamment sur le numérique, les articles incomplets / qui relaient des infos sans citer la source précise / qui oublient des éléments ou le contexte global, la répétition des mêmes sujets, l'absence de prospection, l'absence de volonté d'expliquer les choses afin d'émanciper le citoyen, etc. Voir mon article sur ses sujets. Le seul moyen de s'en rendre compte, c'est de lire, lire, lire encore, ce qui n'est pas donné à tout le monde. FIN DE L'ÉDIT DU 10/04/2020.
Évaluation
Le Canard enchaîné
-
Qui le possède ?
- Forme juridique : SAS
- Actionnaires : seul⋅e⋅s les journalistes salarié⋅e⋅s détiennent des parts ainsi que les ex-salarié⋅e⋅s qui n'ont pas de mandat dans une autre société de presse ainsi que des personnes morales appartenant à des (ex)-salarié⋅e⋅s et dont l'objet est compatible avec le Canard. La liste des actionnaires ne semble pas être disponible dans les documents mis à disposition par Infogreffe ;
- Verrouillage du capital ? : oui, seul le Comité d'Administration peut décider, à la majorité, de la cession d'actions à des tiers ou entre associé⋅e⋅s. Cette restriction peut disparaître des statuts de la société à l'unanimité des associé⋅e⋅s ;
-
Publicité ? :
- Publicité : non ;
- Flicage : journal papier, pas concerné ÉDIT DU 08/04/2020 À 17 H 45 : mais outil de stats Matomo avec consentement forcé ((ce qui n'est plus légal en UE) + Google reCAPTCHA sur toutes les pages (quel intérêt ?!). FIN DE L'ÉDIT DU 08/04/2020 ;
- Flux RSS : journal papier, pas concerné ;
- Aides financières : environ 557 k€ de tarif postal préférentiel par an entre 2012 et 2013, puis environ 413 k€ en 2014. L'aide postale n'est plus publique depuis 2015.
Bilan : tous les voyants sont au vert ,sauf celui des aides financières qui est en orange. L'aide postale n'est pas une aide directe : il faut déjà que le journal soit produit, soit en état de marche, pour en bénéficier (elle est versée à La Poste, pas au journal).
Fakir
-
Qui le possède ?
- Forme juridique : association loi 1901 ;
- Actionnaires : ne s'applique pas ;
- Verrouillage du capital ? : j'ai trouvé comment devenir « Fakirien », c’est-à-dire correspondant local pour les actions militantes, mais je n'ai pas trouvé comment adhérer à l'association, donc plutôt oui ? ;
-
Publicité ? :
- Publicité : non
- Flicage : journal papier, pas concerné ÉDIT DU 08/04/2020 À 17 H 45 : mais traqueur Facebook Like sur chaque article sans recueil du consentement donc non-conformité RGPD + contenus externalisés : polices de caractères Google Fonts, scripts Jsdelivr.com et BootstrapCDN, icône Mailerlite pour la newsletter dans le menu de droite (quel intérêt ? dédier une page à l'inscription serait préférable), script Google Maps sur toutes les pages (quel intérêt ?!), vidéos Google Youtube encapsulées sur toutes les pages (Fakir TV sur la page d'accueil, Merci Patron ! dans le menu de droite). FIN DE L'ÉDIT DU 08/04/2020 ;
- Flux RSS : journal papier, pas concerné ;
- Aides financières : environ 13 k€ d'aide publique directe à la presse en 2015, environ 20 k€ en 2016, environ 18,5 k€ en 2017 et environ 9,3 k€ du Fonds public stratégique pour le développement de la presse (FSDP) en 2016 ÉDIT DU 08/04/2020 À 15 H 40 : ajout FSDP 2016 et aide directe 2017 FIN DE L'ÉDIT DU 08/04/2020.
Bilan : tous les voyants sont au vert sauf celui des aides financières qui est au rouge à l'orange.
Siné mensuel
-
Qui le possède ?
- Forme juridique : SARL
- Actionnaires (document) : la veuve et les enfants de Sinet (70 %), Véronique Brocard (journaliste/rédactrice en chef, ex-Libération et ex-Télérama, conseil de surveillance du Monde, fondatrice des « Les Archives du présent »), Christian Duplan (journaliste à Marianne ?), Anne Tricaud (inconnue ? Elle porte néanmoins le même patronyme que l'avocat qui avait défendu Siné lors de son éviction de Charlie Hebdo, Me Dominique Tricaud), Sybille Fasso (adjointe chargée des affaires sociales à la mairie du 10e arrondissement de Paris ?), Éric Berger (inconnu ou acteur ?). De plus, Olivier Landau, le gérant (pas actionnaire) semble être au CA d'Ars industrialis, think-tank de Bernard Stiegler, économie contributive, tout ça ;
- Verrouillage du capital ? : oui, toute cession de parts se fait avec l'accord des détenteur⋅rice⋅s d'au moins 3/4 du capital (en cumulé). La veuve et les enfants Sinet, en gros ;
-
Publicité ? :
- Publicité : non ;
- Flicage : journal papier, pas concerné ÉDIT DU 08/04/2020 À 17 H 45 : mais outil de stats Google Analytics sans recueil du consentement (ce qui n'est plus légal en UE) + Google reCAPTCHA sur toutes les pages (quel intérêt ?!) + contenus externalisés : polices de caractère Google Fonts, scripts et CSS BootstrapCDN, Google (ajax.googleapi.com), CloudFlare (cdnjs.cloudflare), vidéos Google Youtube encapsulées dans certains articles. FIN DE L'ÉDIT DU 08/04/2020 ;
- Flux RSS : journal papier, pas concerné ;
- Aides financières : environ 32 k€ d'aide directe publique à la presse en 2015, 60 k€ en 2016, 42 k€ en 2017 + CICE (aucune idée de l'année - source : édito du numéro septembre 2019 de Siné mensuel)
Bilan : tous les voyants sont au vert sauf celui des aides financières qui est au rouge à l'orange.
Marianne
-
Qui le possède ?
- Forme juridique : SA
- Actionnaires : la liste des actionnaires ne semble pas être disponible dans les documents mis à disposition par Infogreffe.
Yves de Chaisemartin~~, ancien de la direction de la Socpresse, 4e groupe de presse français, détenteur alors du Figaro, posséderait 86 % du capital. La direction actuelle se connaît depuis le Figaro et se retrouve dans des think-tank orienté à droite. Depuis mai 2018, Czech Media Invest détient 91 % du capital. Czech Media Invest est le premier groupe médiatique et d'édition en République tchèque. Il appartient à Daniel Kretínský, homme d'affaires qui a fait fortune dans l'acheminement du gaz russe, la production électrique à partir de gaz et de charbon ;
- Verrouillage du capital ? : oui, toute cession de parts se fait avec l'accord du CA ;
-
Publicité ? :
- Publicité : oui. L'abonnement « 100 % numérique » permet apparemment de s'en débarrasser : « l'abonnement 100% numérique, qui vous permet d'accéder au journal sous forme de liseuse ainsi qu'aux articles de Marianne sur tous vos écrans, sur un site débarrassé de toute publicité […] » ;
- Flicage : le HTTPS saute d'une page à l'autre. Polices google et myfonts.net, twitter, ligatus, mailmunch, r66, horizon-media, disqus, ownpage, adserver, aticdn, adwidecenter, etc. Soit plus de 12 traqueurs… Joli florilège… ;
- Flux RSS : oui, complet ;
- Aides financières : environ 1,5 M€ d'aide postal en 2012, puis environ 1,3 M€ en 2013 puis environ 846 k€ en 2014 (l'aide postale n'est plus rendu publique depuis 2015) + environ 184 k€ d'aide directe publique à la presse en 2012, puis environ 251 k€ en 2015, puis environ 1,5 M€ en 2016, puis environ 471 k€ en 2017 + environ 71 k€ de CICE en 2014 + des prêts et subventions complémentaires de l'État + environ 1,1 M€ du Fonds public stratégique pour le développement de la presse (FSDP) en 2016. ÉDIT DU 08/04/2020 À 15 H 40 : ajout FSDP 2016 et aide directe 2017 FIN DE L'ÉDIT DU 08/04/2020.
Bilan : voyant orange pour l'actionnariat qui dépend d'un homme qui n'est pas journaliste mais gestionnaire. Voyant orange rouge pour la publicité et le flicage. Voyant rouge tendance écarlate en ce qui concerne les aides financières dont ce journal semble dépendre cruellement ;
Mediapart
-
Qui le possède ?
-
Publicité ? :
- Publicité : non ;
- Flicage : HTTPS OK ;
présence de Google, Cedexis, Exelator, adnxs, xiti, CDN… facebook (événements), xiti, appnexus, adbutter, adnxs, google (stats et favicons), exelator, vimeocdn, microsoft (targetemsecure.blob.core.windows.net), etc. Soit plus de 9 traqueurs…. ÉDIT DU 08/04/2020 À 17 H 45 : Traqueurs et outils de stats Adbutter, Adnxs, Exelator, Selligent (slgnt.eu, emsecure.net), Liveramp (pippio.com), rlcdn , traqueur Facebook, Google Analytics, Xiti, Realytics, Microsoft Azure (Selligent stocke des trucs là-bas) + traqueurs Selligent et Realytics restent actifs quand on les refuse dans le bandeau de recueil du consentement + contenus des articles externalisés chez Google Youtube, gadget Twitter, PDF chez Adobe Document Cloud, visualisations graphiques chez flourish.studio ou highcharts.com, embed.ly pour empaqueter certains contenus (à quoi sert un CDN devant une vidéo Google Youtube ?! Google a déjà la puisance d'émission nécessaire !). FIN DE L'ÉDIT DU 08/04/2020 ;
- Flux RSS : Oui, mais tronqué et un peu caché ;
- Aides financières : 200 k€ du fonds d’aide au développement des services de presse en ligne en 2009.
Bilan : voyant vert pour l'actionnariat même si je constate une certaine proximité des gros de l'informatique (la SSII Econocom, les fonds d'investissement tech, etc.) et des pubards, d'où j’en déduis un risque de proximité avec les cercles de pouvoir. Voyant publicitaire en orange rouge en raison du flicage massif. Voyant orange vert pour les aides financières (pas orange car ça date donc, tout comme l'actionnariat, on peut admettre un début qui ne va pas dans le bon sens suivi d'une envie de s'en sortir, de faire autrement et mieux).
Numerama
-
Qui le possède ?
-
Publicité ? :
- Publicité : oui ;
- Flicage : HTTPS OK ;
mais présence de Google, estat, criteo … ÉDIT DU 08/04/2020 À 17 H 45 : Publicité donc traqueurs à gogo + Google, Criteo, Sddan, Amazon, Rubiconproject, Adnsxs, Estat restent actifs quand on les refuse dans le bandeau de recueil du consentement + outil de stats Google Analytics + police de caractères Google Fonts + contenus d'articles externalisés comme des vidéos Google Youtube. FIN DE L'ÉDIT DU 08/04/2020 ;
- Flux RSS : oui, mais tronqué ;
- Aides financières : je n'ai rien trouvé.
Bilan : voyant vert pour l'actionnariat même si je me méfie de la proximité avec le milieu de la pub et celui de la startup nation chère à Macron. Voyant au rouge pour la publicité + le flicage, bien entendu. Voyant au vert pour les aides financières.
Next INpact
-
Qui le possède ?
- Forme juridique : SARL
- Actionnaires (document) : fondateurs, salariés et ex-salariés. 76 % détenu par Christophe Neau depuis l'origine, 10 % par Christophe Buton, 5 % par la société Paco (:D ), 5 % par Marc Reiss, 2 % par Vincent Audigier, 2 % par Tristan Croiset (depuis son passage chez Next Inpact durant ses études, il a fondé Karos, appli de co-voiturage dont NextInpact a parlé uniquement dans une brève neutre) ;
- Verrouillage du capital ? : oui, toute cession de parts à des tiers se fait avec l'accord des détenteur⋅rice⋅s d'au moins 3/4 du capital (en cumulé), donc tout repose sur Christophe Neau ;
-
Publicité ? :
- Publicité : non (une fois abonné⋅e) ;
- Flicage : HTTPS OK, rien, à part un bout de JavaScript de la régie publicitaire interne. Bouton « Désactiver tous les trackers », prise ne compte de Do Not Track, bref, long travail pour limiter le flicage. On pourra tout de même signaler l'usage de
Cloudflare Microsoft Azure (sur l'espace abonné) ÉDIT DU 11/02/2020 À 18H20 et d'Incapsula CDN FIN DE L'ÉDIT DU 11/02/2020 À 18H20 ;
- Flux RSS : oui, complet (abonné⋅e) ;
- Aides financières : je n'ai rien trouvé. Notons que les revenus proviennent également de la diversification : affiliation (bons plans), comparateurs de prix, etc. Le journal expose, entre autres, la séparation des activités commerciales et éditoriales afin d'éviter tout problème… Comme j’l’ai dit en intro : ça veut ce que ça vaut ;
- Point bonus pour tous les efforts tentés autour de l'idée de presse réellement indépendante, de régie publicitaire interne, de désactivation du flicage, etc.
Bilan : un sans-faute, voyants vert à tous les critères.
Pixels dans Le Monde
-
Qui le possède ?
- Forme juridique : SA
- Actionnaires : 72,5 % des actions de la société d'édition du Monde sont détenus par Le Monde Libre (LML), une structure qui regroupe les gros actionnaires. Cox (ayant-droit du décédé Bergé) Niel (Illiad) et Pigasse+Kretinsky (banque Lazard et Czech Media Invest) détiennent chacun 26,6 % des parts de LML. Prisa (groupe de presse majeur en Espagne - El Pais - donc Telefonica, Amber Capital, famille Polanco) détient 20 % de LML. Source. Les 25,4 % restants de la société d'édition du Monde sont détenus par Le Monde partenaires et associés (société civile, société des rédacteurs, société des lecteurs, etc.) + Le Monde indépendant (le tout étant chargé de veiller à l'indépendance du Monde… vaste programme). En octobre 2018, Pigasse a cédé 49 % des actions de sa société qui, elle même, détient 26,6 % des parts de LML. En octobre 2019, le rachat de la part de Prisa est incertaine. En 2021, Cox sortira du capital ;
- Verrouillage du capital ? : je n'ai pas cette info. Le Monde partenaires et associés et Le Monde indépendant (qui forment le pôle indépendance) ont l'air d'être inaliénables, de pouvoir empêcher l'entrée d'un acteur qui aurait plus d'un tiers des actions et continuent de constituer une minorité de blocage. En octobre 2019, le pôle indépendance du Monde a obtenu un droit d'agrément (les journalistes peuvent s'opposer à la prise de contrôle d'un actionnaire unique et à l'arrivée d'un nouvel actionnaire… à condition d'en proposer un autre sous 6 mois) ;
-
Publicité ? :
- Publicité : oui ;
- Flicage : HTTPS défectueux (à cause de contenus non HTTPS insérés dans du contenu HTTPS), Google, xiti, protection de vidéo Ultimedia, liens sponsos outbrain, et d'autres … ;
- Flux RSS : oui, mais tronqué ;
- Aides financières : environ 19 M€ en 2012 (directe + aide postale), environ 16 M€ en 2013 (idem), environ 13 M€ en 2014 (idem), environ 1,6 M€ d'aide directe publique en 2015 (l'aide postale n'est plus rendu publique depuis 2015.), environ 1,7 M€ en 2016, environ 5 M€ en 2017 (directe + presse) + environ 683 k€ du Fonds public stratégique pour le développement de la presse (FSDP) en 2016 + environ 404 k€ (cumulé) du Fonds pour l'Innovation Numérique de la Presse de Google en 2013 et 2014 + une somme encore inconnue provenant de Facebook pour la délégation de la chasse aux fake news + une somme encore inconnue (mais des chiffres évoquent de 100 000 à 200 000 €/mois pendant 6 mois) provenant de Facebook pour produire des contenus diffusés sur le réseau social ÉDIT DU 08/04/2020 À 14 H 25 : + une somme inconnue provenant du fonds Google Youtube pour l'innovation en 2018 FIN DE L'ÉDIT DU 08/04/2020. ÉDIT DU 08/04/2020 À 15 H 40 : ajout FSDP 2016 et aide directe 2017 FIN DE L'ÉDIT DU 08/04/2020.
Bilan : tous les voyants sont au rouge… Actionnaires gestionnaires, actionnariat hyper complexe à dénicher et à comprendre, publicité et flicage, aides financières à gogo…
Reflets.info
-
Qui le possède ?
- Forme juridique : SAS
- Actionnaires (document) : 87 % Kitetoa (journaliste, ex-Transfert, pigiste au Canard enchaîné, etc.), 13 % Bluetouff (hacker, activiste, militant pour les libertés numériques, etc.) ;
- Verrouillage du capital ? : oui, toute cession de parts à des tiers se fait avec l'accord de l'Assemblée Générale des actionnaires ;
-
Publicité ? :
- Publicité : non ;
- Flicage : HTTPS OK,
mais police de caractère et jquery récupérés depuis Google, stripe (intermédiaire de paiement) , appels à WordPress.com … (tout ça a disparu dans la nouvelle version publiée en février 2018). Tout est propre + Matomo interne ;
- Flux RSS : oui,
mais tronqué complet pour les abonné⋅e⋅s depuis février 2018 ;
- Aides financières : je n'ai rien trouvé ;
- Point bonus pour le journalisme d'opinion (subjectivité, défense d'une ligne éditoriale et de valeurs, réflexion générale sur l'état du monde, etc.), clairement assumé, même si je le trouve parfois lourd, notamment dans le ton. Autre point bonus depuis février 2018 pour le respect de la vie privée (seuls un pseudo et une adresse email sont nécessaires pour s'abonner et suppression de toute dépendance externe fliquante).
Bilan : voyants au vert avec une réserve sur le flicage : il n'est probablement pas volontaire, il est probablement causé par l’intégration de la gestion des abonnements dans la structure d’un WordPress, mais ça reste quand même pas cool (réserve nulle depuis la nouvelle version du site web publiée en février 2018). Au préalable, Reflets a essayé de se financer par des dons (qu'on pouvait même faire par virement bancaire, sans un intermédiaire de plus donc), sans succès selon eux.
Les Jours
-
Qui le possède ?
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Publicité ? :
- Publicité : non ;
- Flicage : HTTPS OK ;
mais Google Analytics, police de caractères récupérée chez Adobe (typekit.net) et typography.com, Twitter, Facebook, CloudFlare ÉDIT DU 08/04/2020 À 17 H 45 : traqueurs Facebok et Twitter + outil de stats Google Analytics (GTM) + tout ce qui précède est désactivé si l'on les refuse dans le bandeau de recueil du consentement + polices de caractères Adobe Typekit.net et typography.com (quel intérêt, la police récupérée est déjà stockée par le site ?!) + pas abonné pour vérifier la présence de contenus externalisés dans les articles. FIN DE L'ÉDIT DU 08/04/2020 ;
- Flux RSS : Oui, mais tronqué ;
- Aides financières : « 50 k€ de la bourse d’émergence, nouveau fonds public destiné aux entreprises de presse innovantes, 200 k€ Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles » + environ 50 k€ d'aides directes publiques à la presse en 2016, environ 80,5 k€ en 2017 + 125 k€ de de Google en 2018 ÉDIT DU 08/04/2020 À 15 H 40 : ajout aide directe 2017 + fonds Google 2018 FIN DE L'ÉDIT DU 08/04/2020 ;
- Point bonus pour le format : ça me tente bien de découvrir des dossiers sur du temps long et articulés sous forme de séries (même si, à première vue, ça ressemble à ce que d’autres journaux, genre Reflets.info, nomment dossier ou rubrique ou saga).
Bilan : voyant au vert pour l'actionnariat même si j'émets des réserves vu la forte connivence avec le PAF. Voyant orange pour le flicage. Voyant rouge concernant les aides financières.
Basta !
-
Qui le possède ?
- Forme juridique : association loi 1901 sans but lucratif
- Actionnaires : ne s'applique pas ;
- Verrouillage du capital ? : je n'ai pas trouvé comment adhérer à l'association, donc plutôt oui ? ;
-
Publicité ? :
- Publicité : non ;
- Flicage : HTTPS OK ;
mais Google Analytics, police de caractère servie par Google, Creative Commons ÉDIT DU 08/04/2020 À 17 H 45 : outils de stats Matomo par l'hébergeur, Google Analytics (quel intérêt de ce doublon ?!), tous deux actifs sans recueil du consentement (ce qui n'est plus légal en UE) + police de caractères Google Fonts + bouton de licence Creative Commons récupéré dynamiqument + contenus de certains articles externalisés comme des cartes Google Maps et des vidéos Vimeo / Google Youtube. FIN DE L'ÉDIT DU 08/04/2020 ;
- Flux RSS : oui, mais tronqué ;
- Aides financières : environ 105 k€ du Fonds pour l'Innovation Numérique de la Presse de Google en 2014, environ 87 k€ de subventions publiques en 2016, 11,6 k€ en 2017, 10,6 k€ en 2018. Les subventions publiques et les donations de fondations représentent environ 48 % des revenus en 2018 contre environ 60 % en 2016. ÉDIT DU 08/04/2020 À 15 H 40 : ajout aides directes 2017 et 2018 FIN DE L'ÉDIT DU 08/04/2020 ;
- Point bonus pour la mise à disposition des contenus sous une licence Creative Commons CC-BY-NC-ND (et encouragement à virer les clauses ND a minima voire NC).
Bilan : voyant vert pour la possession du journal. Voyant orange pour le flicage. Voyant orange pour les aides financières (pas rouge pour la même raison que Mediapart : je perçois une envie de s'améliorer dans un contexte pas simple) ;
Contrepoints
-
Qui le possède ?
- Forme juridique : association loi 1901
- Actionnaires : ne s'applique pas ;
- Verrouillage du capital ? : je n'ai pas trouvé comment adhérer à l'association, donc plutôt oui ? ;
-
Publicité ? :
- Publicité : oui ;
- Flicage : HTTPS OK, mais régies de pub, Google, Criteo, WordPress, Gravatar, scripts Facebook et LinkedIn, etc. … … … ;
- Flux RSS : oui, mais tronqué ;
- Aides financières : je n'ai rien trouvé.
Bilan : tous les voyants sont au vert, sauf celui pour la pub et le flicage qui est en rouge tendance écarlate.
Politis
-
Qui le possède ?
- Forme juridique : SAS
- Actionnaires : la liste des actionnaires ne semble pas être disponible dans les documents mis à disposition par Infogreffe. Pas simple de trouver autre chose que Wikipédia ou Acrimed : 65 % est détenu par l'association Pour Politis qui regroupe les lecteur⋅rice⋅s, le reste est partagé entre Christophe Kantcheff (journaliste), Denis Sieffert (journaliste, spécialité conflit israélo-palestinien, apparemment)), Pascal Boniface (géopolitologue, spécialité conflit israélo-palestinien, apparemment), Laurent Chemla (Gandi, Mediapart, Altern, etc.), Valentin Lacambre (Gandi, Altern, etc.) et Jean-Louis Gueydon de Dives (Fondation pour une Terre Humaine, parrain et dirigeant de Kokopelli, l'asso écolo visiblement en manque de fibre sociale) ;
- Verrouillage du capital ? : oui, toute cession de parts à des tiers se fait avec l'accord des détenteur⋅rice⋅s représentant au moins la moitié du capital (cumulé) ;
-
Publicité ? :
- Publicité : oui ;
- Flicage : HTTPS OK, mais régies publicitaires, police de caractères chez Google, Cloudflare…;
- Flux RSS : oui, mais tronqué ;
- Aides financières : 151 k€ d'aide directe publique en 2015, 109 k€ en 2016, environ 168 k€ en 2017. ÉDIT DU 08/04/2020 À 15 H 40 : ajout de l'aide directe 2017 FIN DE L'ÉDIT DU 08/04/2020.
Bilan : voyant vert pour l'actionnariat, voyant rouge pour la pub et le flicage, voyant rouge orange pour les aides financières.
Arrêt sur images
-
Qui le possède ?
- Forme juridique : SASU
- Actionnaires (document) : Daniel Schneidermann
- Verrouillage du capital ? : Bin… de fait, actionnaire unique :D ;
-
Publicité ? :
- Publicité : non ;
- Flicage : HTTPS ;
mais flicage Google Analytics, Facebook, Ownpage font google, vidéos et scripts youtube… ÉDIT DU 08/04/2020 À 17 H 45 : traqueur Twitter sur toutes les pages + outil de stats Google Analytics sans recueil du consentement (ce qui n'est plus légal en UE) + police de caractères Google Fonts + contenus externalisés comme gadget Twitter sur la page d'accueil, scripts Viméo / Youtube / Dailymotion sur toutes les pages (quel intérêt ?! charge le script adapté à la vidéo proposée…) + empaqutage embed.ly (à quoi sert un (à quoi sert un CDN devant une vidéo Google Youtube ?! Google a déjà la puisance d'émission nécessaire !). FIN DE L'ÉDIT DU 08/04/2020 ;
- Flux RSS : oui, mais tronqué. Plusieurs flux sont disponibles pour suivre uniquement certaines rubriques :) ;
- Aides financières : je n'ai rien trouvé.
Bilan : tous les voyants sont au vert sauf celui du flicage qui s'allume en orange.
La Revue Dessinée
-
Qui le possède ?
-
Publicité ? :
- Publicité : non ;
- Flicage : journal papier, pas concerné ;
- Flux RSS : journal papier, pas concerné ;
- Aides financières : 12 k€ d'aides directes publiques à la presse en 2016, environ 7,8 k€ en 2017 ÉDIT DU 08/04/2020 À 15 H 40 : ajout de l'aide directe 2017 FIN DE L'ÉDIT DU 08/04/2020 ;
- Point bonus pour le format (dessin et temps long).
Bilan : tous les voyants sont au vert malgré quelques réserves sur d’éventuels papiers sur le monde de l’édition ou de la finance sauf celui portant sur les aides financière qui passe en orange depuis que les aides publiques à la presse 2016 ont été rendu publiques.
Le Ravi
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Qui le possède ?
- Forme juridique : association loi 1901 ;
- Actionnaires : ne s'applique pas ;
- Verrouillage du capital ? : je n'ai pas trouvé comment adhérer à l'association, donc plutôt oui ? ;
-
Publicité ? :
- Publicité : non
- Flicage : journal papier, pas concerné, mais outil de stat Google Analytics (qui est désactivé si l'on le refuse dans le bandeau de recueil du consentement) + Google reCAPTCHA sur toutes les pages (quel intérêt ?!) + carte Google Maps sur la page de contact + je ne suis pas abonné, donc je ne peux pas vérifier la présence de contenus externalisés dans les articles ;
- Flux RSS : journal papier, pas concerné ;
- Aides financières : aide du fonds public de soutien aux médias d'information sociale de proximité en 2017, 2018 et 2019 pour un montant inconnu avoisinnant 12 k€ (source) ;
- Point bonus pour l'engagement citoyen : ateliers réguliers d'éducation aux médias y compris dans les quartiers populaires (des suppléments sont rédigés lors de ces ateliers), entretiens politiques radiophoniques réguliers, publication mensuelle de comptes-rendus de conseils municipaux, implication pour faire découvrir et fédérer la presse pas pareille, acteur de l'économie sociale et solidaire (certaines prestations dans ce milieu sont facturées), etc.
Bilan : tous les voyants sont au vert sauf celui des aides financières qui est à l'orange.
Au final
On s'aperçoit bien vite qu'à part La Revue Dessinée, Next INpact et Reflets.info, aucun journal ne satisfait totalement à mes critères… Et encore, j'ai majorité Reflets sur le flicage vu les efforts produits… Et, si ça se trouve, je n'ai pas tous les éléments pour trancher sans me faire enguirlander (genre les aides financières…).
À l'inverse, la rubrique Pixels du Monde est la seule à être exclue par mes critères… Marianne n'est pas loin de l'exclusion, mais j'ai envie de tester son contenu, parce que j’en ai entendu du bien, même si, a priori, ma notation ne présage rien de bon…
Pour avancer, j'ai décidé de ne pas laisser passer les journaux financés par la publicité. Je pense qu'elle est plus nocive que quelques subventions raisonnables et tout autant nocive qu'un actionnariat de connivence. Ainsi, Contrepoints, Numerama et Politis passent à la trappe.
- Comme Numerama ne propose pas de modèle payant (sinon il passerait à la trappe dans l'état actuel) et produit parfois de bons papiers, je souhaite continuer à le suivre ;
- Politis ne laisse pas le choix et impose un péage. Tans pis ;
- Contrepoints m'ennuie. D'un côté, afin de développer mon esprit critique, je souhaite lire un peu plus de prose orientée à droite, pro-libéralisme économique, pro-mondialisation, pro-individualisme, tout ça. De la prose de qualité, j'entends, pas BFM TV. Contrepoints est le moins mauvais de ce que je connais (Figaro, Les Echos, Le Point, L'Express, etc.). De l'autre côté, je ne peux pas accepter de payer pour de la pub et du flicage…
À ce jeu-là, on se rend compte qu'on n'a toujours pas de journalisme d'investigation et qu'il va falloir lâcher du lest sur les aides financières pour que certains puissent passer mes critères.
- Je peux admettre que l'aide postale n'est pas dangereuse (pour la raison expliquée au début de ce shaarli que même si ça finance un journal, il faut déjà être capable de le produire avant de l'envoyer ;) ). Hop, le Canard enchaîné satisfait à ce critère.
- Je peux admettre que des aides financières sont acceptables dans une démarche affichée de diversification des revenus. Hop, Basta !, qui, de plus, indique que ces aides servent principalement à son observatoire des multinationales, Mediapart et Les Jours satisfont à ce critère.
- Je ne souhaite pas me priver d'un journalisme généraliste d'opinion (subjectivité, défense d'une ligne éditoriale et de valeurs, réflexion générale sur l'état du monde, etc.) clairement affiché et assumé. Surtout quand ils ont touché des subventions pour une seule année. Hop, Fakir et Siné mensuel passent ce critère. D'autant plus que je ne les ai pas encore assez lus pour décider clairement si je continue à les lire ou non ;
Force est de constater qu’il y a encore énormément de boulot pour que nos lectures en ligne ne soient plus fliquées… Dans ce contexte-là, à quoi bon se priver de Mediapart, Les Jours, Basta !, et Arrêt sur images ? J'espère quand même que la situation va s'améliorer. Par contre, je pense qu'il est normal de récompenser ceux qui font un effort. Ainsi, je paierai plus cher mes abonnements à Next INpact et à Reflets.info.
Voilà, compromis trouvé dans la douleur…
Conclusions
- La presse a clairement un gros problème de modèle économique et d’indépendance, c’est clair et on commence à peine à voir émerger des alternatives, finalement (oui, fin des années 2000, c’est très récent). Je n’avais pas mesuré à quel point ce problème était gros. Ces recherches me donnent l’impression d’avoir un panorama des mauvaises pratiques et d’avoir des exemples de problèmes très concret ;
-
Je note que, comme dans les autres secteurs (agro-alimentaire, fourniture d’éléctricité, etc.), le milieu de la presse est opaque.
- Difficile de savoir combien a reçu tel journal de la part de qui… Toutes les aides publiques ne sont pas rendues publiques (!!!) et les aides privées sont visibles avec une transparence des comptes qui semble être plutôt absente, en moyenne ;
- Difficile également de vérifier soi-même l’actionnariat d’un journal : il ne suffit pas de télécharger les Statuts sur Infogreffe, il faut souvent récupérer les procès-verbaux des assemblées et des conseils d’administration… et pas seulement ceux qui, sur Infogreffe, ont pour thématique une augmentation / réduction du capital (l’erreur que j’ai commise… Ben oui, un⋅e actionnaire peut vendre sans augmenter ou réduire le capital ;) )… Et à 11,11 € la copie numérique d’un document (!!!), la facture monte très très vite. C'est d'ailleurs ce qui a très clairement calmé mes ardeurs à obtenir des infos ;
- Difficile encore de récupérer les statuts des associations éditrices d’un journal puisqu’il faut envoyer un courrier à la préfecture, les démarches dématérialisées n’étant pas encore prêtes à ce niveau-là… ;
- Difficile, enfin, d'avoir le temps d'étudier sérieusement tout ça et de réellement savoir ce que l'on mange (intellectuellement parlant). J'en suis à 5 après-midi complets et 2 soirées de travail… Et je n'ai fait qu'égratigner l'actionnariat des journaux étudiés. Je suis sûr qu'il y a moyen d'aller plus loin et d'établir une cartographie des réseaux de connivence, de pouvoir, d'influence et des castes qui se cachent derrière chaque journal.
- Plus que jamais, je constate que la pluralité de la presse est fondamentale et vitale, car elle permet aux journaux de mettre en lumière les erreurs, les mises en scène et les fautes de leurs petits camarades de jeu… À condition que les actionnaires des gazettes ne soient pas tous ami⋅e⋅s (même ponctuellement dans l’optique de servir leurs intérêts industriels ou politiques ou culturels ou…)… d’où l’indépendance est tout aussi fondamentale et vitale. Sans la pluralité et l’indépendance, je n’aurai pas pu trouver autant d’infos sur les mauvaises pratiques des uns et des autres et sur les aides financières reçues par les uns et par les autres.