Un débat de juin 2016 sur un revenu de base inconditionnel.
- Si, en France, il est vu comme une réforme de simplification, c'est parce qu'il remet en cause la diversité (et le bazar) de la dépense sociale française très importante. D'autres pays n'ont pas cette vision puisqu'ils n'ont pas une culture de la dépense sociale. C'est justement pour ça que le revenu de base suscite chez nous une peur d'une dépendance à l'état alors qu'aujourd'hui une partie de la dépense sociale est organisée avec les partenaires sociaux et les collectivités territoriales ;
- La sécurité apportée par le revenu de base permet de créer son activité, son association, son travail utile à la communauté, de travailler par plaisir et de faire en sorte que les boulots chiants et pénibles soient mieux rémunéré par manque de main d'œuvre, ce qui en augmente le salaire ;
- Contrairement aux aides sociales habituelles, l'aspect inconditionnel retire tout paternalisme et redonne de la liberté à l'individu : il est assez intelligent pour savoir utiliser son argent ;
- Le revenu de base n'est pas neuf (70's aux USA) et les peurs qu'il permettrait de résoudre non plus : on parlait déjà du chômage massif qu'allait créer les machines à laver le linge dans les années 1920 ;
- Ce terme regroupe aujourd'hui plein de concepts différents : fusion des aides sociales et, si oui, lesquelles ? Revenu ou salaire de base ? Partage des richesses créées par la robotisation ou entretien du cercle de la consommation dans un monde robotisé ? ;
- Cela fait 40 ans qu'il y a des expériences de revenu de base à travers le monde, y compris aux USA. Ces expériences dans des pays développés n'ont pas de sens, car elles concernent peu de personnes et qu’elles sont temporaires, ce qui fait que les gens ne quittent par leur emploi et ne se lance pas dans quoi que ce soit. En revanche, quand ça a été testé en Inde, on a constaté que les gens se désendettaient, qu'ils investissaient dans des outils de production et qu'ils envoyaient leurs enfants à l'école. La comparaison entre ces expériences étrangères et la France est encore moins fiable à cause de l'importance et de la diversité de la dépense sociale déjà existante ;