L'ex-conseiller spécial de Macron, Emelien, et le responsable numérique de LREM, Le Texier, n'ont pas diffusé, dans un même tweet, qu'une unique vidéo provenant illégalement du système de vidéosurveillance de la Préfecture de Police de Paris et détenue illégalement par celle-ci, mais ils ont diffusé deux vidéos… dont l'une qui ne provient pas du système de vidéosurveillance sus-mentionné et qui n'a aucun lien avec l'affaire Benalla, car elle a été filmée ailleurs et après l'altercation.
En résumé, le Monde a publié une information de type pétard mouillé : Emelien a fait confiance à Benalla concernant la provenance et la signification des vidéos, rien de plus. Qu'il y ait une, deux ou quarante vidéos dans le même tweet, ça ne change pas grand-chose : le but était de tromper l'opinion publique en faisant croire que Benalla était légitime à agir, car il répondait à une menace (ce que la justice a validé). Qu'est-ce qu'un journal ne ferait pas pour vendre des espaces publicitaires (oui, car les clients du Monde, ce ne sont pas ses lecteurs, mais les annonceurs)…
Tout au plus nous pouvons constater que ceux qui se sont donnés pour mission de lutter contre les manipulations de l'information sur Internet ne sont eux-mêmes pas capables de vérifier la validité des vidéos qu'ils diffusent. Même remarque concernant l'anonymat sur Internet : c'est mal, sauf quand c'est nous, gens au pouvoir, qui en abusons afin d'influencer l'opinion publique en notre faveur. C'est du classique « faites ce que je dis, pas ce que je fais ».
Ce qui me dérange le plus dans l'affaire Benalla, c'est la débauche de moyens qui semblent avoir été mis en œuvre pour protéger un simple fusible, un simple pion (à moins que les contrats avec les oligarques russes soient plus étendus que ce que l'on en sait à l'heure actuelle ?). Pour se sortir de ce mauvais pas, il suffisait à la Présidence de sanctionner Benalla et de s'en désolidariser totalement. Mais non, les éléments donnent à penser que tout a été fait pour le protéger : une vidéo illégale fuite illégalement de la Préfecture de Police de Paris, elle est illégalement diffusée, de manière anonyme, sur les réseaux sociaux par LREM et la Présidence, Benalla doit partir, mais il conserve son téléphone sécurisé et ses passeports diplomatiques (notons que ce genre de raté, par absence d'inventaire actualisé, existe également en matière d'informatique dans les sociétés commerciales les plus prétendument sécurisées), les flics n'insistent pas lors de la première tentative de perquisition chez Benalla qui prétend ne pas posséder les clés de son domicile (lolilol), l'enquête n'est pas élargie à la dissimulation de preuves (le coffre-fort contenant les armes prétendumment de service), la tentative de perquisitions douce (au sens où elle était facultative) chez Mediapart, etc. Cela me fait flipper : voici tout ce qui est mis en ouvre pour un simple fusible… Qu'est-ce que ça doit être lorsque les enjeux sont plus importants. :O